Cancers, diabètes, voici les bactéries buccales incriminées

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Une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut entraîner des maladies courantes telles que les caries dentaires et les gingivites. Ces maladies souvent causées par des bactéries buccales. Mais saviez-vous que cela peut également être lié à des problèmes de santé plus graves ?

Les bactéries qui colonisent notre bouche peuvent avoir un impact sur nos risques de cancer et autres problèmes de santé. Leurs effets dépendent de l’équilibre entre les bonnes et les mauvaises bactéries (les microflores buccales).

Cet équilibre peut être modifié par des facteurs tels que le tabagisme, l’alcool, les antibiotiques, mais aussi par les aliments.

Les bactéries buccales sont des micro-organismes qui se résident dans la bouche, et les voies respiratoires supérieures. Il en existe plus de 500 espèces différentes qui varient d’un individu à l’autre.

Comment sont elles dangereuses ?

On compte en moyenne 50 mille bactéries par millilitre de salive. Certaines bactéries améliorent notre santé, tandis que d’autres sont nocives et peuvent causer des maladies graves. 

Selon de nombreux chercheurs, certaines bactéries nocives peuvent produire des substances toxiques qui peuvent conduire à la production de radicaux libres dans le corps. Les radicaux libres sont des molécules instables qui peuvent endommager les cellules de notre corps en volant des électrons à d’autres molécules.

Une forte production de radicaux libre peut causer des dommages cellulaires et contribuer au vieillissement, aux maladies chroniques et à d’autres problèmes de santé. Tout ceci favorise l’apparition de nouvelles bactéries beaucoup plus toxiques et accroît la croissance et l’activité des cellules cancéreuses.

Les bactéries buccales responsables de pathologies

1- Le Propionibacterium acnes – l’acné

Bactéries buccales représentant le Propionibacterium acnes

Le Propionibacterium acnés joue un rôle important dans le développement des acnés. C’est une bactérie qu’on retrouve généralement chez les personnes qui font de l’acnés. Elle se nourrit de sébum.

En effet, lorsque les pores de la peau sont obstrués par l’accumulation de sébum, de cellules mortes de la peau et d’autres débris, P. acnes peut alors s’y multiplier et provoquer une inflammation. Cette inflammation conduit à la formation de boutons et de pustules caractéristiques de l’acné.

De plus, P. acnes s’attaque au follicule pileux et entraîne une micro-inflammation dans la zone touchée. Cette micro-inflammation cause une hyperpigmentation et une inflammation, qui impacte la qualité du poil. 

On retrouve P. acnes chez les personnes qui consomment beaucoup d’aliments sucrés. Cette consommation excessive de sucres provoque une hyper acidité de la bouche. Ce qui tue les bonnes bactéries buccales laissant la place aux bactéries nocives dont le P. acnes

Ce dernier, friand des milieux acides (lactiques, citriques…) des sucres, et alcools se nourrira des acides gras présents en grande quantité dans la bouche des personnes qui consomment trop d’aliments sucrés. Il sera en grande partie responsable de l’apparition de boutons. 

2- Les bactéries buccales responsables des Cancers de la bouche ou du pharynx

Des chercheurs ont analysé les cancers de 551 patients. Ils ont constaté que la présence dans la bouche de certaines bactéries nocives notamment Porphyromonas gingivalis, Aggregatibacter actinomycetemcomitans, et Treponema denticola était associée à un risque accru de cancer de la bouche ou du pharynx.

Les patients chez qui on avait diagnostiqué un cancer de la bouche souffraient d’un taux de ces bactéries buccales plus élevé que les autres.

Lors d’une autre étude, des chercheurs japonais ont examiné des échantillons de salive de patients sains et de patients atteints de cancer de la bouche et de pharynx. Les résultats de l’étude ont montré que les patients atteints de cancer avaient une concentration plus élevée de ces bactéries nocives dans la bouche que leurs voisins en parfaite santé.

Ces chercheurs ont également constaté que l’absence de bactéries bénéfiques dans la bouche des patients était associée à un risque accru de cancer.

Comme bactérie bénéfique on peut citer Streptococcus salivarius, Lactobacillus acidophilus, Bifidobacterium bifidum, Streptococcus thermophilus, Lactobacillus casei. Elles prolifères grâce a la consommation d’aliments riches en fibres, des fruits rouges, et des aliments fermentés tels que le yaourt.

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3- Les entérovirus – Diabète Type 1 

Le diabète type 1 est une maladie auto-immune qui apparaît brutalement chez l’enfant ou chez les adolescents. Il résulte de La destruction des ilots de Langerhans par les lymphocytes T. Ceci entrave à la bonne sécrétion de l’insuline et empêche le sucre de pénétrer les cellules pour leur apporter l’énergie dont elles ont besoin.

Ainsi, la glycémie (taux de sucre dans le sang) s’élève brutalement. Le sucre passe donc dans les urines, les rendant très abondantes et provocant une déshydratation d’où un amaigrissement malgré un appétit élevé. 

Il existe également des formes héréditaires de la maladie, mais les probabilités d’hérédité sont faibles. Toutefois un autre facteur infectieux est fortement suspecté dans la destruction des ilots de langerhans pancréatiques. Il s’agit des entérovirus.

Les entérovirus sont des virus très résistants qui se retrouvent dans les eaux usées et eaux de lagunes. La contamination par ces entérovirus est généralement indirecte via l’environnement; par la consommation d’aliments contaminés… Elle peut aussi être sexuelle ou transfusionnelle (lors de la virémie).

Destruction des Ilots de Langerhans

En effet lorsque les enterovirus infectent les cellules pancréatiques, il s’en suit une réaction inflammatoire qui oriente les anticorps (Lymphocytes T) vers ces cellules pancréatiques infectées, dans le but de les éliminer. 

Ainsi, en tentant vainement de détruire les cellules infectées par des entérovirus, les lymphocytes détruiraient les cellules nobles pancréatiques par poussées. Dans près de 96 % des cas, la présence d’auto-anticorps confirme l’origine auto-immune de la maladie. 

Selon une étude du Dr Heikki Hyoty, les entérovirus sont attirés par les cellules productrice d’insuline dans le pancréas. Les résultats de l’étude suggèrent que les entérovirus pourraient jouer un rôle dans le développement du diabète de type 1 en infectant les cellules bêta et en contribuant à l’inflammation dans le pancréas.

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Comment conserver une bonne flore bactérienne?

Préserver une bonne hygiène dentaire : La première action concrète serait de se brosser les dents au moins deux fois par jour et surtout après les repas.

Mangez moins de sucres rapides : Réduire la consommation des bonbons, biscuits, et autres aliments ultra transformés. Le sucre en fermentant détruit l’émail des dents, provoque des ulcérations qui nourrissent et favorisent l’apparition de certaines bactéries nocives.

Éviter les bain buccaux: L’objectif n’est pas de se débarrasser de toutes les bactéries buccales mais plutôt d’enrichir la bouche de bonnes bactéries qui sauront favoriser la digestion et protéger l’organisme d’agents bactériens nocifs. 

Réduire les baignades en piscine : L’eau chlorée tue toutes les bactéries de la bouche, de la peau, et des muqueuses exposées.

Éviter le tabagisme: Le tabagisme agresse la cavité buccale du fait des poussières émises, du goudron, des gaz toxiques, des métaux lourds et de la chaleur dégagée, qui assèche les muqueuses. Le goudron et la nicotine colorent les dents malgré un brossage fréquent. Cet environnement buccal malsain favorise le développement de bactéries dites nocives

Limiter l’utilisation d’antibiotique. On sait tous que les ATB détruisent les bactéries intestinales. Toutefois leur passage dans le sang leur permet d’atteindre toutes les bactéries du corps. Ils peuvent donc diffuser dans les cellules des muqueuses buccales et par conséquent détruire la flore buccale.

En résumé, Il faut savoir que certaines pathologies sont favorisées par l’association de plusieurs agents bactériens. Cependant, environ une personne sur six est porteuse de bactéries buccales pathogènes et la plupart des gens ne sont pas malades à cause de cela.

L’infection par une bactérie pathogène peut toutefois être un facteur de risque de maladie. Pour l’heure, un nombre limité d’études ont étudié les relations entre la microflore buccale et les maladies. Si vous voulez plus de détails sur cette thématique n’hésitez pas à le mentionner en commentaire.

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