Je suis éjaculateur précoce – consultation du Dr Mimoun

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Antoine, 29 ans, vit en couple depuis 4 ans et consulte aujourd’hui car sa compagne se plaint de la brièveté de leurs ébats. Il a en effet des problèmes d’éjaculation précoce. Les conseils du Dr Mimoun.

Consultation 1 : éjaculation précoce et anxiété, un cercle vicieux

Antoine entre, le visage fermé. “J’ai un problème depuis toujours. Avant, c’étaient juste des aventures. Aujourd’hui, cela devient difficile. Ma femme me répète sans cesse que je jouis trop rapidement.” Il me dit aussi qu’il vient sur ses conseils.

Je l’interroge sur d’éventuels problèmes d’érection. Il me répond par la négative. Il est important de le savoir car, à cause du stress, les deux problèmes sont souvent associés.

Je lui explique que l’éjaculation précoce est un problème fréquent puisqu’il touche de 20 à 30 % des hommes. Aujourd’hui, on dispose de moyens pour traiter l’homme et on implique sa partenaire si cela s’avère nécessaire.

Je lui dis : “L’anxiété entraîne un débordement de vos sensations agréables, qui aboutit à une éjaculation trop rapide. Et  lorsque que cela se répète, cela devient un réflexe majoré par l’anxiété. Je peux vous donner des conseils et un traitement. Les conseils seront aussi importants que le traitement médicamenteux.”

Chez l’homme, en effet, l’excitation augmente jusqu’à un certain seuil et, une fois dépassé, l’éjaculation ne peut plus être retardée. Or, les hommes éjaculateurs précoces ne sentent pas venir le seuil.

Le Priligy, seul médicament autorisé sur cette indication, leur permet de repérer ce seuil. Il existe deux dosages : 30 mg et 60 mg. “Vous allez commencer par du 30 mg. Si vous le tolérez bien et qu’il est efficace, vous continuez. Mais si, après trois prises, cela manque d’efficacité, vous pourrez prendre le 60 mg.”

Ainsi, vous allez pouvoir apprendre à repérer ce qui se passe dans votre corps. Petit à petit, ce dernier apprendra un autre réflexe qui vous permettra de durer plus longtemps.”

Consultation 2 : des médicaments, oui, mais pas seulement

Un mois et demi plus tard, Antoine revient. “Ça a été bien mieux. C’est incroyable comme ça change les choses de sentir la montée de l’excitation !”

Pourtant, il ajoute, un peu déçu : “Mais je ne contrôlais toujours pas”. Je le rassure : “Il faut réapprivoiser votre corps pour mieux apprendre à le gérer“. Il me confie aussi que sa femme, contente au début, a finit au bout de quatre ou cinq fois, par lui dire que c’était toujours encore trop bref… 

Elle lui a remis la pression et les choses se sont compliquées les deux dernières semaines. D’autant qu’il était resté au 30 mg. Comme il n’a pas eu d’effets secondaires, je lui conseille de ne pas hésiter à prendre un comprimé de 60 mg et voir comment il réagit. Il faut atteindre le but avant de réduire les doses, autrement, le réflexe aura du mal à changer.

De plus, je lui apprends une technique, utilisée notamment dans les sports de combat, qui permet de baisser la pression au niveau du bas-ventre, et donc d’être moins débordé.

Il doit inspirer par la bouche, gonfler le ventre en mettant la main dessus, puis expirer par la bouche, en sentant son ventre rentrer. “Quand cela sera naturel, on passera à l’étape suivante : bouger le bassin.” Debout, genoux à peine fléchis, dos droit, il bougera seulement le bassin, en articulant au niveau des hanches, les fesses en avant puis en arrière, lentement.

Quand il y arrivera, il associera respiration et bassin : les fesses en arrière, il gonflera le ventre, les fesses en avant, il le dégonflera.

Au départ, il devra faire cet exercice pendant cinq minutes, plusieurs fois par jour pour que cela devienne machinal et qu’il puisse l’essayer lors d’un rapport.

je fais aussi du renforcement positif : “Visiblement, c’est très bien parti puisque vous avez senti le seuil, et même de plus en plus clairement“.

Je conclus notre entretien : “Je vous revois dans un mois et demi. Et si votre femme souhaite venir me voir, elle peut le faire”.

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Consultation 3 : la confiance en soi, clé d’une sexualité retrouvée

Lorsqu’il revient, Antoine a le sourire. “Il y a une vraie différence entre le 60 mg et le 30 mg. Avec le 60 mg, pour la première fois de ma vie, j’ai eu l’impression d’avoir du temps. Mais il faut vraiment que je pense aussi à la respiration, autrement…” Je lui dis : “C’est indispensable pour que ça devienne un réflexe “.

Antoine ajoute : “Ma femme est ravie. Comme je sentais que j’avais du temps, je me suis autorisé à la caresser. Avant, je ne le faisais pas de peur d’être trop excité… Là, j’ai eu l’impression d’être un vrai amant, de ne pas juste être obnubilé par la peur de jouir trop vite”. Il s’est senti suffisamment rassuré. Et le couple commence à retrouver une harmonie, une complicité.

Vous verrez, dans quelque temps, si vous pouvez repasser au 30 mg. Plus il y aura de rapports, plus le réflexe sera installé et moins l’éjaculation viendra vite. Continuez sur votre lancée, et n’abandonnez pas la respiration. Et n’hésitez pas aussi à être inventif…

Consultations 4 à 7 : un cercle vicieux positif cette fois !

Au fil des séances, les choses se sont améliorées.  J’ai vu Antoine devenir plus confiant. Assez rapidement, il n’a pris des comprimés qu’une fois de temps en temps, s’il se sentait anxieux, ou si les rapports étaient espacés de plus de trois semaines. Progressivement, il a réussi à gérer de mieux en mieux ses émotions et finalement à se passer du médicament.

Mais il sait que dans les moments de plus grand stress, il peut le prendre s’il en éprouve le besoin. 

SOURCE : Santemagazine.fr

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